26 septembre 2024 - Actualités
PFAS : Après VEOLIA, retour sur l'enquête menée par Radio France
En attendant le 1er janvier 2026 et l’obligation de surveillance systématique des substances PFAS (per- et polyfluoroalkylées) dans les eaux à destination de la consommation humaine, plusieurs entreprises et cellules d’investigations ont mené leurs propres études. C’était le cas de Veolia il y a quelques semaines, c’est à présent au tour de Radio France de publier ses résultats.
Une volonté de transparence
Si la campagne exploratoire de Veolia indiquait une conformité au paramètre PFAS pour « plus de 99 % des points de prélèvements » (voir l’article d’AMORCE sur le sujet), il n’en demeure qu’une contamination existe. Soulignant une absence de précision quant aux zones touchées, Radio France a mené son enquête sur les 44 radios locales de France Bleu.
Réalisés avec le concours d’un laboratoire agréé dans l’analyse des PFAS, ce sont de 89 échantillons d’eau – du robinet- qui ont été analysés, entre mi-avril et juin 2024. L’idée étant de rechercher une corrélation entre la présence d’un tissu industriel, aéroports ou encore caserne de pompiers à proximité des captages. Donc de déterminer les potentielles sources de contamination.
Plusieurs non-conformités détectées
Sur les 89 échantillons traités, 43% indiquent la présence de PFAS.
À noter que les PFAS recherchés restent les 20 étudiés dans le cadre du contrôle sanitaire. Molécules dont plusieurs, notées cancérogènes ou à risque probable, sont déjà interdites depuis plusieurs années (PFOA, PFOS, PFHxS) et plus récemment le PFHxA. En effet sur cette dernière substance, la Commission européenne a adopté son interdiction – à la vente et à l’utilisation - dans les produits suivants, à partir de 2026 : Papiers et cartons en alimentaire, textiles et cosmétiques pour le grand public.
Selon les résultats de l’enquête, trois communes présentent des taux de PFAS supérieurs à ce qu’impose la norme, à savoir 0,1 μg/L. L’enquête s’étant d’ailleurs penchée sur les zones pouvant être à l’origine supposée des contaminations (industries lourdes, usines papetières, centre de formation de pompiers, …).
Au-delà de ces seules communes, 27 échantillons révèlent la présence de PFAS dont cinq à des niveaux préoccupants, c’est-à-dire proche de la non-conformité au sens de la réglementation.
À ce jour, aucune action d'interdiction de distribution d’eau n’a été prise.
Des analyses à confirmer
Non précisé par l’enquête de Radio France, avec le cas particulier des PFAS, des « recontrôles » sont nécessaires afin de confirmer ou d’infirmer la problématique.
Face aux PFAS, chaque situation est à traiter individuellement, et en cas de « non-conformité » avérée, c'est la position interministérielle provisoire de gestion qui fait foi :
L’usage de l’eau distribuée n’est pas restreint mais un plan d’actions est mis en œuvre afin de rétablir la qualité dans les meilleurs délais.
Ce processus de contrôle rigoureux doit garantir la conformité de qualité des EDCH.
Cependant, cela n’empêche pas les collectivités d’établir des plans d’actions, mêlant prévention et traitements curatifs, face à ces pollutions. Position défendue par AMORCE, qui est favorable à un couplage de solution, afin d’une part réduire à la source la contamination et d’une autre part d’abattre la pollution historique présente dans les eaux et les sols. Car, pour rappel, la grand stabilité des PFAS les rendent ubiquistes et persistants dans l’environnement.
Sujet d’ampleur suivi avec attention par AMORCE, la thématique des PFAS sera abordée dans de nombreux forums et ateliers à l'occasion de son 38ème Congrès du 9 au 11 octobre à Montpellier.
À paraître : Note EAT 21, elle présentera les solutions de traitements pour traiter les PFAS et métabolites de pesticides dans les EDCH.
Contact : Jérémy DA PRATO