Actualité

27 janvier 2025 - Actualités

Mayotte : les adhérents d'AMORCE se mobilisent pour soutenir les collectivités mahoraises sur la gestion des déchets

Le 14 décembre 2024, l’archipel de Mayotte a vu déferler le cyclone Chido. Cet évènement climatique exceptionnel est intervenu sur un territoire particulièrement fragile qui a affecté tous les services essentiels. Le service de gestion des déchets n'a pas échappé aux destructions. Outre les équipements endommagés ou à reconstruire, Mayotte fait face à des quantités de déchets en mélange qu'il faut gérer, au risque de provoquer une nouvelle crise, sanitaire cette fois. Les adhérents d'AMORCE sont appelés à la solidarité pour aider les collectivités mahoraises en charge de la gestion des déchets à faire face à cette situation.

La situation 

 

D’après les sources météorologiques, le cyclone Chido a été l’évènement climatique le plus destructeur depuis 90 ans dans cette partie de l’Océan indien. Ce phénomène est intervenu sur un territoire mal préparé et particulièrement fragile qui compte de très nombreux quartiers d’habitats précaires et la principale concentration de bidonvilles français. Les autorités mahoraises et les services de l’État ont dressé un bilan encore provisoire de 31 personnes décédées et de dizaines de milliers de personnes sans-abris. Les infrastructures publiques ont elles aussi été durement touchées, jusqu’à affecter le quotidien de la population qui, plus d'un mois après le passage du cyclone, ne dispose toujours pas des services publics essentiels. 

 

Cette catastrophe l’est aussi pour le service public de gestion des déchets de l’archipel. Les collectivités compétentes, à savoir l’agglomération de Mamoudzou (la CADEMA) et le syndicat de traitement de déchets de l'archipel - le SIMEVAD976 - ont témoigné sur leurs très grandes difficultés auxquelles elles doivent faire face : 

 

  • L’ISDND qui accueille les déchets de la population a été durement affectée et ne peut pas encore faire face au flux de déchets collectés avec un risque d’arrêt à court terme ;
  • La plupart des infrastructures des collectivités comme les bâtiments sont endommagées ;
  • Le matériel laissé sans surveillance durant les intempéries a été en partie pillé ;
  • Le cyclone a détérioré ou provoqué la disparition de bon nombre de matériels de collecte (bacs notamment) ;
  • Les collectes d’ordures ménagères suspendues n’ont pu reprendre que partiellement ;
  • Les collectivités font face à des centaines de tas de déchets en mélange dans des zones à proximité de zones habitées avec des quantités de déchets impossibles en l’état à gérer.

 

Comment aider les collectivités mahoraises ? 

 

Le Conseil d’administration d'AMORCE avait entériné en décembre le fait d’engager une action en faveur de ce territoire avec comme premier geste une remise totale des cotisations à payer au titre de 2025 pour les collectivités mahoraises adhérentes d’AMORCE. 

 

Une opération de plus grande ampleur est désormais engagée pour aider ce territoire à faire face à une situation préoccupante concernant la gestion des déchets tant pour la santé des populations que pour l’environnement. AMORCE avec l'aide de l'association des anciens et amis d'AMORCE (4A) coordonnera l’aide des collectivités locales de façon à répondre aux attentes des collectivités mahoraises pour rétablir un service public de gestion des déchets le plus rapidement possible. 

 

AMORCE a organisé jeudi 16 janvier, en urgence,  un premier webinaire exceptionnel en invitant la CADEMA et le SIMEVAD976 à témoigner de la situation actuelle et de leurs besoins en matière de gestion des déchets. Malgré des délais très courts, près de cinquante adhérents ont répondu présents, certains ont d'ores et déjà pris la décision de faire des dons en argent ou de matériel. 

 

Une réunion avec la DGPR a entériné ce rôle de coordination de l’aide des collectivités locales en lien avec les collectivités mahoraises et la participation d’AMORCE à une cellule de crise qui mobilise également les éco-organismes. 

 

La CADEMA et le SIMEVAD976 attendent notamment : 

  • Du matériel pour l’exploitation et la collecte des déchets (sacs, bacs, outillage, fournitures, engins) ;
  • Des EPI pour la protection des agents ;
  • La mobilisation des éco-organismes ;
  • Des moyens financiers pour réorganiser leur service et remplacer des équipements endommagés ou perdus.

 

AMORCE a publié sur son site Internet (boite à outils DROM-COM) la liste des besoins exprimés par les collectivités mahoraises ainsi que les informations relatives aux dons en lien avec les services de la Trésorerie. Les adhérents sont invités à parcourir cette liste et si la décision est prise de participer à cette opération de solidarité, soit à orienter leur don vers les collectivités mahoraises en charge de la gestion des déchets soit de proposer du matériel dont elle souhaite se séparer mais encore utilisable. 

 

AMORCE et l'association des anciens et amis d'AMORCE prendront en charge la coordination avec les autorités pour fournir les informations relatives à l’acheminement des matériels et tenir les donateurs informés. Toutes les informations nécessaires seront publiées sur un espace dédié sur le site Internet d’AMORCE. 

 

Il est également proposé d’intervenir sur le volet législatif pour que la loi d’urgence en cours d’examen au Parlement intègre le sujet de la gestion des déchets et donne les moyens aux collectivités mahoraises d’agir. L’État doit notamment suspendre le versement de la TGAP qui n’aurait aucun sens dans ce contexte. 

 

AMORCE entend également demander que les éco-organismes profitent de cette crise pour investir ce territoire à la hauteur de ses enjeux. 

 

Contacts : André LÉGER et Stéphane DURU (AMORCE), Hubert MARTIN (association 4A)