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16 juin 2023 - Actualités

Protection des zones humides : les territoires s’engagent

Le Département du Finistère mène un vaste projet de préservation des zones humides de son territoire, notamment par le rachat de terrains pour les préserver et favoriser leur entretien. AMORCE partage ce retour d'expérience.

Qu’est-ce qui est entendu par « zone humide » ?
 

D’après l’article L211-1 du Code de l’environnement, le terme zone humide comprend les « terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ». Cet article décrit également la végétation qui peut y être présente, « dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ». Une zone humide peut être qualifiée comme telle selon « la morphologie des sols liée à la présence prolongée d’eau d’origine naturelle et à la présence éventuelle de plantes hygrophiles » d’après l’article R211-108 de ce même Code.

 

Ces zones humides, comme les marais, tourbières, lagunes etc. jouent un rôle primordial dans la préservation quantitative et qualitative de la ressource en eau ainsi que la gestion des risques d’inondation. Ce sont également de formidables bassins de biodiversité, tant animale que végétale qui représentent aussi des enjeux économiques, environnementaux et sociaux. 

Or, les activités humaines, comme l’agriculture intensive et le développement des villes, réduisent leur nombre sur le territoire et le changement climatique qui impactent leur fonctionnement. 

 

Face à ce constat, de nombreux territoires en France s’impliquent dans la préservation et la restauration de ces zones humides. C’est notamment le cas du Département du Finistère (29) au sein des Monts d’Arrées. 

 

Le projet du Département du Finistère
 

Le département a lancé un plan d’action « Milieux humides du Finistère » visant à préserver, restaurer mais aussi à faire connaître et sensibiliser sur ces milieux. Les milieux humides, majoritairement des tourbières dans cette région, représentent 10% du territoire du Finistère et permettent d’améliorer la qualité de l’eau et de la stocker.

Le plan s’étend sur la période 2022-2028, avec un investissement de 2,5 millions d’euros pour préserver la biodiversité mais également faire face aux changements climatiques, comme la sécheresse de l’été 2022.

Ainsi, il se décline à travers 4 objectifs :

  • Acquérir 100 ha de milieux humides d’ici 2028 pour les protéger et les entretenir ;
  • Restaurer les milieux humides dégradés afin de rétablir leurs fonctions clés ;
  • Conseiller les collectivités pour faciliter la prise en compte des milieux humides dans leurs projets locaux ;
  • Sensibiliser le public à la préservation des milieux humides.

 

Sa traduction sur le terrain
 

Depuis le début du plan en 2022, ce sont 26 hectares qui ont été achetés par le Département pour être restaurés, notamment dans les monts d’Arrées. D’autre part, le Département a inauguré un observatoire au sein du marais de Rosconnec (Dinéault). Il permet un suivi écologique du site et participe à sa valorisation et à la sensibilisation du public aux services écosystémiques qu’il rend. 

À travers sa Cellule d’Animation sur les Milieux Aquatiques et la Biodiversité (CAMAB), le Département du Finistère accompagne des collectivités et les conseille dans l’intégration des milieux humides dans l’aménagement du territoire et sa planification. Elle a permis une cartographie des milieux humides et accompagne notamment les collectivités dans la candidature au label international RAMSAR pour reconnaître la valeur de patrimoine mondial de zones humides et milieux aquatiques.

De nombreuses actions de sensibilisation, comme des visites de terrain à destination des élus comme des écoles, voient également le jour dans ces milieux pour étendre les connaissances et favoriser la préservation des zones humides.

 

Zones humides et Solutions Fondées sur la Nature
 

Préserver et restaurer les zones humides participent à la lutte contre le changement climatique. Les zones humides favorisent une gestion durable de l’eau et réduisent les risques naturels comme les inondations tout en fournissant de nombreux bénéfices pour la biodiversité. En ce sens, elles peuvent être considérées comme des Solutions Fondées sur la Nature.

 

Sur cette thématique, AMORCE est en cours de rédaction d’une note sur les Solutions Fondées sur la Nature appliquées à la gestion de l’eau, en partenariat avec la Banque des Territoires.

 

Contact: Caroline SOUFFLET