Stratégie de reprise des activités de gestion des déchets en toute sécurité

Cette note vise, par activité, à préciser les conditions dans lesquelles le personnel, qui assure la collecte et le traitement des déchets ménagers, peut poursuivre ou reprendre progressivement ses fonctions sans risque spécifique d’exposition au Covid-19, et les impacts à intégrer sur le fonctionnement et l'organisation des activités qui reprennent en mode dégradé ou normal. Elle repose sur l'analyse des différents documents de sécurité publiés par la CME (Mesures de sécurité recommandées pour les personnels des services déchets version V3 du 12/05/20), le Ministère de l'environnement ou du travail ou le HCSP mais aussi sur les bonnes pratiques mises en place par les collectivités sur le terrain remontées régulièrement par nos adhérents. Elle met également en avant les principaux enjeux, obstacles ou risques à la reprise ou à la continuité des activités, notamment les difficultés éventuelles de mise en œuvre de telle ou telle consigne sanitaire, mais aussi - et selon le contexte local - les difficultés éventuelles de coordination avec les prestataires de transport, les éco-organismes et les filières de valorisation ou de traitement en aval.

Au niveau des activités de collecte, l'évitement du contact avec les déchets, le respect des gestes barrière et de distanciation entre agents ainsi que le nettoyage renforcé des véhicules et des équipements de protection individuelle sont les principaux enjeux du quotidien. La quasi totalité des déchèteries des collectivités ayant fermé au public mi-mars, leur réouverture suscite en particulier de nombreuses problématiques : volume de déchets à absorber significatif, pression des usagers pour une offre de services "normale", engorgement des sites comme des prestataires à éviter et respect des conditions de sécurité pour le personnel comme pour les usagers. La gestion des déchèteries ne pouvant en effet s’organiser comme avant l’épisode de pandémie de Covid-19 du fait notamment du risque additionnel de contact avec le grand public, la reprise de l’activité peut s’organiser pour AMORCE selon 3 axes principaux à prendre en compte de façon anticipée :

- la progressivité au sein d'un territoire. La reprise progressive d'activité sur certaines déchèteries (prise de rendez-vous, jours d'ouverture limités, etc...) ou pour certains flux par exemple permet une montée en charge en testant différentes organisations avant une réouverture généralisée,
- la régulation des flux : le respect des gestes barrières dont principalement la règle de distanciation d'un mètre entre 2 personnes impose un filtrage des véhicules et des usagers sur site, avec un renfort d'agents d'accueil au démarrage pour gérer les files d'attente, rappeler les consignes et limiter le nombre d'usagers sur site.

- l'étroite coordination des acteurs pour un scénario de réouverture co-consruit entre les collectivités locales, les forces de sécurité publique pour assurer la sécurité et la gestion de conflits et les acteurs de la chaine de valeur (prestataires de haut de quai, de transport, éco-organismes, etc...). 
La note détaille les différentes options de régulation des flux en déchèterie qui peuvent être combinées entre elles avec les avantages et inconvénients relevés. De plus, AMORCE intervient quotidiennement auprès des éco-organismes et participe aux réunions de coordination des filières opérationnelles pour assurer une reprise des enlèvements en déchèterie phasée sur les dates de réouverture au public et pour faire remonter tout dysfonctionnement de terrain. La note reprend ainsi les conditions de reprise de chaque filière impactant les déchèteries et les préconisations d'AMORCE.

Pour les centres de tri, les valoristes restent particulièrement exposés au risque d'infection lié au COV-SARS-2, de par leur travail en milieu confiné et la présence potentielle de déchets contaminés sur les tapis de tri. L'enjeu principal reste d'assurer la protection des salariés tout en assurant la reprise de l'activité. Ceci nécessite une véritable préparation en amont que la note détaille, l'objectif étant d'identifier les situations de travail exposants à un risque de contamination ainsi que les actions organisationnelles (en priorité) et individuelles à mettre en oeuvre pour protéger le personnel. Les règles de distanciation à instaurer pourront induire une réduction du nombre de trieurs en cabines et impacter l'efficacité du centre de tri. L'exploitant devra alors privilégier certains paramètres de production tels que la capacité de tri, la production de certains matériaux uniquement, la qualité des matières triées,... Outre l’enjeu relatif à la sécurisation du personnel face à l’épidémie de COVID19 et l'impact relatif sur la production, la reprise de l’activité de tri doit prendre en considération les difficultés relatives à l'évolution du gisement entrant à la sortie du déconfinement, la gestion de l'effectif face à l'éventuel absentéisme, et la sécurisation des enlèvements de balles de recyclables. Les enjeux liés à la reprise des autres activités de valorisation ou traitement des déchets sont également évoqués dans la note.

Une partie de ces mesures opérationnelles intègre les propositions formulées par AMORCE dans le plan d’aide à la reprise d’activité remonté par les acteurs de la filière déchets au ministère de la transition écologique le 24 avril, tenant compte des enjeux et contraintes spécifiques au secteur de la gestion des déchets. 

Retrouvez la note complète ainsi que les avis et documents de sécurité dans la boite à outils Déchets & Coronavirus sous : https://amorce.asso.fr/boite-a-outils-dechets-gestion-des-dechets-et-coronavirus