Permettre aux bâtiments en chauffage individuel de se convertir au chauffage collectif en vue d’un éventuel raccordement à un réseau de chaleur

Des réseaux de chaleur à densifier

La consommation de chaleur en France est encore largement carbonée et dépendante des importations énergétiques. Or, les réseaux de chaleur constituent une solution de chauffage ayant le triple avantage de distribuer aux consommateurs une chaleur majoritairement renouvelable, à un prix stable et locale. 

Les objectifs pour 2030 de développement des réseaux de chaleur et de chaleur renouvelable livrée ne seront atteignables qu’à condition d’agir sur la densification et l’extension des réseaux de chaleur existants en plus de la création de nouveaux réseaux, comme le pointe un schéma directeur national des réseaux de chaleur 2030 réalisé fin 2022 par l’association Via Sèva et le bureau d’études MANERGY, en partenariat avec la FEDENE/SNCU.

Les bâtiments en chauffage individuel représentent un potentiel significatif. A titre d’exemple, les 4,2 millions d’appartements en individuel fossile et les 3,7 millions d’appartements chauffés par effet joule (chauffage tout électrique) consomment 64 TWh d’énergie finale pour le chauffage et l’ECS.

La création d’une boucle d’eau chaude secondaire

La distribution de chaleur à l’intérieur d’un immeuble en chauffage collectif s’effectue via des canalisations appelées « boucle d’eau chaude secondaire » (BECS) ou « réseau secondaire ». Cette BECS est alimentée en chaleur soit par un échangeur qui connecte la boucle à un réseau de chaleur au niveau d’une sous-station placée en pied de bâtiment, soit par une installation dédiée de production de chaleur (chaufferie biomasse, gaz, etc.).

Les bâtiments en chauffage individuel sont dépourvus de BECS puisque les systèmes individuels de chauffage (chaudière gaz, convecteur électrique, etc.) de chaque logement sont généralement alimentés par une colonne de gaz ou simplement par le réseau électrique. Une adaptation de ces bâtiments avec la création d’une BECS est donc nécessaire dans l’optique de les raccorder à des réseaux de chaleur.

Toutefois, les travaux de conversion à un mode de chauffage collectif sont souvent complexes. Par ailleurs, ces travaux varient en fonction des typologies de bâtiments. Or ces typologies sont nombreuses, selon si le bâtiment est du résidentiel ou du tertiaire, si le chauffage est collectif ou individuel, si le chauffage et/ou l’ECS est produite à partir de gaz ou à l’électricité, si il y a la présence d’une colonne montante, etc.

Un groupe de travail dédié co-piloté par AMORCE, le CIBE et le SNCU

Suite à la mobilisation de la filière sur le sujet et notamment dans le prolongement du guide raccordement de la FEDENE (accessible sur cette page) publié fin 2022, il a été décidé de mettre en place un groupe de travail, présidé par l’ADEME et la DGEC et co-piloté par AMORCE, le CIBE, et le SNCU.

Plusieurs objectifs : 

• Identifier les freins à la conversion des bâtiments au chauffage collectif (freins techniques, juridiques, administratifs, économiques, ou liés à la communication / sensibilisation des maîtres d’ouvrage)
• Réfléchir aux moyens pour lever les freins identifiés
• Estimer la pertinence économique et environnementale de la conversion des bâtiments selon la typologie rencontrée et voir l’articulation éventuelle avec une opération de rénovation thermique

Le groupe de travail se fixe l’échéance de septembre 2023 pour finir l’étude et présenter les résultats à l’ADEME et la DGEC. Une phase expérimentale sera éventuellement lancée ensuite, avec la mise en place de dispositifs spécifiques élaborés sur la base des recommandations du groupe de travail.

Appel aux retours d’expérience

Pour aider le groupe de travail, nous vous invitons à nous faire remonter autant de retours d’expérience que possible à propos de projet réalisés, abandonnés, ou en cours concernant des conversions de bâtiments au chauffage collectif.

Pour cela, prenez contact avec Etienne BABEAU (ebabeau@amorce.asso.fr). Nous vous indiquerons plus précisément les informations dont nous aurions besoin.

Contact : Quentin BULOT