04 décembre 2019 - Communiqué de presse
Outil central de la décarbonation du mix énergétique français, la chaleur renouvelable doit impérativement accélérer son développement!
La chaleur représente environ la moitié des besoins énergétiques de la France et plus de 30% des émissions de carbone. C’est pourquoi, le verdissement de cette chaleur sous forme de chaleur renouvelable et de récupération est encouragée par le gouvernement, dans la Stratégie Nationale Bas Carbone comme dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie, dans une logique de coûts collectifs maitrisés.
Télécharger le documentPourtant cette filière souffre depuis plusieurs années de la concurrence des énergies fossiles, dont la baisse des prix a fortement impacté l’attractivité et la compétitivité des solutions de chaleur renouvelable, et, par voie de conséquence, amplifié le décrochage par rapport à l’objectif de la loi de transition énergétique pour la croissance verte. L’année qui s’achève confirme cette tendance.
Saisissant l’opportunité de la Semaine de la chaleur renouvelable, qui se déroule du 3 au 5 décembre, les acteurs du secteur tirent à nouveau la sonnette d’alarme sur ce décrochage.
Le gouvernement a pris la mesure de ces enjeux à travers le groupe de travail ministériel sur les réseaux de chaleur et de froid qu’il a mis en place et qui a récemment débouché sur d’importantes annonces qui devraient contribuer à relancer la dynamique : renforcement du niveau d’aide par projet pour rétablir la compétitivité des EnR&R2thermiques, accroissement du Fonds Chaleur ainsi que divers dispositifs d’accompagnement et de promotion de ces solutions (dispositif de soutien pour les réseaux en difficulté, extension, verdissement, densification des réseaux existants, promotion en faveur de la création de nouveaux réseaux...). Ces mesures doivent être rapidement déclinées sur le terrain et déployées dans le cadre de démarches communes associant les pouvoirs publics, l’ADEME, les collectivités et les acteurs de la filière. 25 pistes d’actions ont ainsi été identifiées qui doivent se transformer en autant d’initiatives conjointes.
De nouveaux groupes de travail devraient être lancés afin de proposer des mesures pour l’ensemble des filières de production de chaleur renouvelable et de récupération : bois énergie, chaleur fatale et de récupération, géothermie.
Concernant la chaleur renouvelable dans l’habitat résidentiel individuel, les acteurs demeurent particulièrement attentifs aux dispositifs qui vont être mis au service des particuliers en substitution à l’actuel CITE3pour moderniser et développer le parc d’appareils de chauffage au bois ainsi que le marché des PAC4géothermiqueset celui du chauffage solaire.
Il s’agit, aujourd’hui, de trouver rapidement des solutions pour inciter les consommateurs -collectivités, industriels, particuliers –à faire le choix de la chaleur renouvelable, notamment en redonnant aux renouvelables thermiques la compétitivité nécessaire à leur croissance.L’enjeu prioritaire de la chaleur renouvelable a été fortement impacté, voire occulté par le débat sur la fiscalité écologique. Dans l’attente des résultats des travaux de la convention citoyenne pour le Climat, qui doit permettre d’engager une réflexion sur les conditions d’acceptabilité d’une reprise de la trajectoire de la fiscalité carbone, une adaptation des dispositifs de soutien devra être envisagée pour éviter que le gel de la fiscalité carbone ne pénalise la compétitivité de la chaleur renouvelable. A court terme, priorité doit être donnée à l’action, à la cohérence des dispositifs de soutienetà leur pérennité pour recréer la confiance, moteur de tout projet !