14 octobre 2020 - Actualités
Les boues d'épuration une nouvelle fois au coeur de l'actualité !
Encore une actualité riche pour les boues d’épuration cette dernière quinzaine, même si l’arrêté transitoire sur les tarifs d’achat de la méthanisation n’est toujours pas sorti à l’heure où nous écrivons cette news.
Boues & COVID : Les conclusions de l’étude « phage »
Portée par le LNE, cette étude avait pour but d’apporter des éléments au MTE pour ajuster la politique de précaution, prise en urgence et avec peu de données, au début de l’épidémie de SARS-CoV-2 pour la gestion des boues mais aussi parce qu’à ce stade il n’existe toujours « aucune méthode quantitative reconnue disponible pour l’analyse de SARS-CoV-2 dans les boues que ce soit par RT-PCR ou cultures cellulaires » et qu’il est donc nécessaire de trouver d’autres solutions analytiques. Les bactériophages à ARN F-spécifiques ont été jugés comme des indicateurs pertinents pour évaluer l’efficacité des traitements des boues pour le virus SARS-Cov-2
L'étude s’est déroulée en 2 étapes parallèles :
- Une étude en laboratoire de la cinétique d’élimination des bactériophages dans les boues liquides de STEU pour définir des conditions de stockage permettant d’obtenir 4 log d’abattement, à partir de boues issues de la STEU de Reims
- Une étude in situ de l’abattement moyen en bactériophages dans différents process de traitement des boues, sur 42 STEU, de talle très variable et de toute la France, avec :
- Des boues chaulées selon différents process
- Des boues liquides en stockage non aéré (=silo de stockage)
- De la digestion anaérobie mésophile (= méthanisation)
- Des lits plantés de roseaux
- Des lits de séchage
- Des serres solaires avec plancher chauffant
Les analyses ont été réalisés sur des boues stockées depuis environ 3 semaines et environ 3 mois, avec plusieurs prélèvements par lot.
Une des difficultés a été le faible taux de coliphages en amont des traitements rendant la mesure d’abattement peu favorable. Néanmoins, l’étude a pu mettre en avant que l’abattement était fonction du type de traitement et du temps de stockage.
Certaines filières, ont ainsi montré leur efficacité en terme d’abattement comme le chaulage ou le séchage solaire à plancher chauffant (pourtant exclues des discussions en mars / avril par l’Anses).
Par contre, les analyses s’avèrent peu concluantes pour le stockage de boues liquides en silos même au bout de 3 mois ou les filtres plantés de roseaux (abattement le plus souvent inférieur à 3 log).
Enfin l’étude n’arrive pas à conclure pour la méthanisation mésophile ou les lits de séchage du fait de l’hétérogénéité des résultats
Cette étude devrait influencer une future évolution de l’arrêté du 30 avril 2020, annoncé depuis cet été mais pour lequel nous n’avons pas de visibilité, à part qu’il a fait l’objet d’une saisine de l’ANSES.
Arrêté du 15 septembre 2020 modifiant l’arrêté du 8 janvier 1998 fixant les prescriptions techniques applicables aux épandages de boues sur les sols agricoles
Cette modification de l'arrêté de 1998 intervient alors que de nombreux autres points de ce texte sont en discussion notamment autour du socle d'innocuité.
Il apportent des précisions en terme de stockage, notamment temporaires et de traçabilité qui avaient été évoqués au printemps lors des discussion autour de la FAQ de l'arrêté "boues & COVID"du 30 avril 2020.
Nous affinons l'analyse de ses impacts avant de revenir vers vous si nécessaire.
Contact : Muriel FLORIAT (mfloriat@amorce.asso.fr)